Un soir de novembre 2012, tu rôdais dons le jardin, maigre à faire peur. Janvier 2013, tu étais toujours là, nourrie comme les autres. Tu as décidé d’intégrer la tribu. Nous t’avons baptisé « Javel ». Tu étais blanche comme la neige abondante de cet hiver. Très indépendante, tu savais obtenir ce que tu voulais. Nous redoutions que des étrangers fascinés par tes yeux bleus ne t’emportent. Tu étais la plus câline de tous, comme si tu voulais rattraper ton retard. Ce 15 mai, un Hollandais pressé de découvrir la nature environnante a filé vers le cul-de-sac du village. II t’a laissée au bord du trottoir dans une mare de sang. Le vétérinaire a diagnostiqué une fracture du crâne, de la mâchoire, un nerf optique détruit … Après plusieurs heures d’espoir, nous n’avons pu te sauver comme ta copine, un autre mois de mai. Tu n’étais qu’un chat. Personne ne manifestera pour que cesse cette fureur automobile qui nous envahit. On attendra qu’un enfant soit fauché au même endroit, à la sortie de la plaine de jeux. Nos remerciements aux touristes qui viennent massacrer nos animaux.
Josiane Meunier, d’Han-sur-Lesse