Qu’elle fut assommante la canicule de juillet 2019 ! Aveuglés par la sueur, engourdis par la chaude torpeur estivale, peu de luxembourgeois ont en effet remarqué que la turpitude politique continuait sa petite vie rurale et que la presse, occupée à d’autres «investigations et révélations libérales», ne s’est pas démenée pour le leur signaler.
Un rapide survol de l’actualité nous rappelle à la réalité dans cette moiteur tropicale.
Les élections ont déroulé leurs longs fleuves tranquilles :
- Communales : Neufchâteau et la malhonnêteté tenace d’un enfant gâté soutenu par une part importante de chestrolais que l’on dirait lobotomisés et par le geste courageux du gouverneur de la province qui tel celui de Judée se lave les mains. La nomenklatura catholique agit dans l’ombre et a encore de beaux jours devant elle.
- Régionales : des négociations qui semblent pénibles vont aboutir à une coalition de la « gauche du capital » avec des libéraux pur jus pour un verdissement de la Wallonie.
- Fédérales : la Belgique unitaire entre dans les soins palliatifs tandis que la royauté cherche à se moderniser et à se rajeunir (en rappelant ses origines saxonnes de notre pays en apposant l’écu de Saxe sur ses armoiries, nostalgie de l’Allemagne ?)
- Européennes : elles auront vu messieurs Michel et Reynders partir vers d’autres cieux rémunérateurs. Elles auront vu les socialistes portugais et espagnols élire madame Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Deux partis, pourtant soutenus dans leur pays par la gauche radicale, portent(1) avec l’appui des Victor Orban et du Mouvement 5 étoiles un momentané allié de Salvini, la droite ordolibérale au sommet décisionnel de l’UE.
Dans nos campagnes, la peste porcine continue ses ravages et élève ses clôtures (le malheur des uns fait le bonheur des autres). Le virus se repose à l’ombre des feuillus et des conifères dans l’attente d’une volonté véritable d’éradication. Prompte à révéler les « efforts » du sieur Collin avant les élections, la presse est moins volubile, notamment sur les coûts réels de cette maladie(2) quant aux causes…
Durbuy est vendu par ses édiles aux délires de Marc Coucke qui veut faire de cette bourgade un haut et lucratif lieu du football professionnel. Il compte bien sûr sur le soutien financier de la Région wallonne en pompant l’argent des contribuables au travers de partenariats public/privé. Un nouveau Bernard Tapie local ? Une manière de dissimuler les 1,9 milliard d’euros que lui réclame l’entreprise Perrigo(3) ?
Pour conclure, finies les mises en scène potaches des grands de ce monde et leurs tapes hilares sur le dos après des repas bien arrosés. Finies les frayeurs hypnotiques devant les images de l’effondrement de la planète, les yeux rivés tantôt sur des méga-incendies en Amazonie, tantôt sur la fonte des glaces dans l’Antarctique, les choses sérieuses recommencent, c’est la rentrée… !
(1) L’élection de von der Leyen fut acquise avec une majorité de seulement neuf voix.
(2) Actuellement estimée à plus de 11 millions d’euros.
(3) L’entreprise pharmaceutique américano-israélienne Perrigo réclame au moins 1,9 milliard d’euros à Marc Coucke et au fond Waterland, accusant ces derniers d’avoir frauduleusement embelli les comptes d’Omega Pharma.