Suite à la fermeture de l’usine d’ATHUS en septembre 1977, les politiques cherchent à tout prix de nouveaux investisseurs pour remplacer l’emploi perdu. C’est l’époque des franchises et cadeaux de toutes sortes pour attirer les entreprises sur les zones industrielles de sud de la province.
C’est le moment de l’implantation des usines américaines Champion à Aubange (bougies automobiles), Archambel (essuie-glaces) et Mobil Plastic à Latour. Cette dernière deviendra vite un des principaux fabricants de films spécialisés. Elle emploiera à son apogée plus de 1 000 personnes. Elle sera reprise par Exxon Mobil puis, en 2012, le dernier acquéreur est le groupe Jindal Film. En 2011, elle se séparera de sa branche Mima Film. Actuellement, 360 âmes y travaillent et de nombreux intérimaires y triment régulièrement.
En 2017, l’entreprise inaugurait son nouveau Centre d’innovation technique à vocation mondiale. La direction en profitait pour annoncer la création d’une nouvelle ligne de production avec une capacité de 50 000 tonnes par an. Comme sœur Anne, le personnel ne voit toujours rien venir.
Début août, le patron de Jindal Europe annonçait une restructuration, il prétexte une baisse de profitabilité due à une forte concurrence internationale.
Pour y répondre, il veut déplacer une chaîne de production (la ligne de réorientation 204) dans son autre usine italienne. Ceci est d’autant plus absurde que le film qui sera confectionné dans le sud transalpin devra revenir à Latour pour être enduit et découpé : la fabrique de Brindisi est incapable d’assurer ces phases de finition.
Jindal a également l’intention de racheter « Treofan » un concurrent en Allemagne. Quel impact sur Latour ? Teofan possède une ligne d’induction à 300 kilomètres de Brindisi !
La restructuration est prévue d’ici la fin de cette année et aura pour conséquence la suppression de 43 postes dont 18 contrats et 25 intérimaires et également la suppression d’un poste de travail durant le week-end.
Le mercredi 12 septembre matin, les travailleurs de l’usine à Latour ont mené une action symbolique. Devant l’usine, ils ont planté 43 croix, le cimetière des emplois perdus. L’après-midi, une réunion entre le front commun syndical et la direction permettait de sauvegarder 4 emplois sous contrat de l’entreprise.
Pour la suite du plan de restructuration, le flou règne… Brindisi n’est pas encore prête pour accueillir la nouvelle production. Les syndicats demandent un organigramme de la manufacture Jindal, histoire d’y voir un peu plus clair…
Quel avenir pour l’entreprise ? Quelle reconversion pour le personnel alors que l’Europe vise à réduire drastiquement la fabrication et l’usage d’objets en plastique ?