Au pays de Durbuy chez Marc Coucke



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Marc Coucke a le sens de la démesure. Il vient d’annoncer son intention d’ouvrir un camping avec Tomorrowland, pour 400 personnes à partir du 2 juillet.

Cette initiative pose des questions, auxquelles ni le bourgmestre, ni l’échevin du tourisme, ni l’opérateur n’ont apporté des réponses visibles.

400 personnes vont consommer au moins 40.000 litres d’eau. D’où va-t-elle venir, alors que nous devrons, très vraisemblablement, comme les deux années précédentes rationner notre consommation d’eau cet été. Question qu’il faut poser aussi au sujet de la piscine. Prévoit-on que les habitants de la commune se privent pour l’exploitant touristique?

400 personnes vont produire au moins 40.000 litres d’eau usée (euphémisme pour un mélange de fèces, urine et eau avec les saletés du nettoyage). Les installations existantes seront-elles suffisantes pour évacuer et traiter tout cela?

Ce camping va générer un trafic de 200 voitures en plus par jour. Les villages de Wéris, Izier et Barvaux sont-ils capables d’absorber ce surplus imprévu? Sans parler des communes avoisinantes, comme Erezée.

L’opérateur promet des retombées économiques sur toute la commune. Dois-je rappeler qu’à la suite de telles promesses faites en 2016, l’emploi structurel a baissé de 5 à 10 % (suivant les estimations) après l’arrivée de Marc Coucke dans notre commune. Ces promesses, pas plus que celles, assez émotionnelles, du bourgmestre ne sont plus crédibles.

Le début de la deuxième vague du covid-19?
On parle de supprimer la célébration du 21 juillet. Les règles du déconfinement disent: pas plus de 50 personnes dans un camp scout. Green fields crée ici un camp avec 400 places. Il promet même de la musique. Or Tomorrowland a bien été fermé pour raisons de santés. S’agit-il de deux poids, deux mesures? S’agit-il de contourner la loi? D’autant plus que ce projet vise une clientèle bien nantie, alors que ce groupe social a été un des vecteurs des plus importants de la dispersion de l’épidémie.

Il est évident que l’armée d’avocats qui travaille pour Durbuy Adventure a envisagé toutes ces questions et trouvé des entourloupettes légales pour les contourner. Mais nous les citoyens ne comprenons pas comment notre état de droit permet à un milliardaire de loger 400 personnes, alors qu’un camp scout est limité à 50 participants et que notre repair café est soumis à des restrictions fortes. Nous ne comprenons pas pourquoi nous devons limiter notre consommation d’eau et supporter un trafic automobile accru. Il faudrait nous expliquer pourquoi nos paysages, notre quiétude peuvent être détruits, tout simplement parce qu’ils sont gratuits.

La crise sanitaire dont nous sortons nous a appris que l’argument financier est source de difficultés parfois insurmontables. Devons-nous accepter n’importe quoi pour remplir le portefeuille de l’ancien président d’Anderlecht?

Dernier point d’achoppement: toute la documentation commerciale est à ce moment en néerlandais. Devons-nous vivre chez nous un remake du « Walen buiten? ». Si nous apprécions une cohabitation harmonieuse de nos communautés nationales, nous refusons un ghetto flamand à Durbuy.

Question aux avocats et aux édiles communaux : s’agit-il d’une tentative d’assassinat par incompétence et par cupidité? Et si oui, pourrons-nous invoquer la légitime défense?

Bernard Adam – Marc Blasband


Calculs pour le corona

Si les 50 scouts d’un camps restent tous pendant une ou deux semaines sur place, les 400 clients du camp prévus sur le terrain du golf ne restent que quelques jours et sont remplacés par d’autres vacanciers. Si on estime qu’ils restent en moyenne 3 jours, la population de ce complexe pendant 60 jours sera de 8000 personnes.

Si les calculs sont parfaits, leur signification est moins simple à établir, pas plus que les modèles épidémiologiques qui prévoient de nouveaux cas de COVID-19 dans ce nouveau camp début août.

Nous ne savons pas. Même les experts se contredisent. À cause de cette ignorance, nous avons pris des mesures par précaution sans certitude: masques, gels, distanciation, pas de grands rassemblements avant septembre.

Nous acceptons ces limitations parce que nous en comprenons la logique. Nous les approuvons, même si, nous ne sommes pas certains de leur efficacité.

La question qui se pose: Marc Coucke échappe-t-il à cette logique? Pourquoi? Le virus épargne-t-il le milliardaire et ses clients ou l’argent dispense de responsabilité sociale? Et s’il cause une deuxième vague de Covid-19 à Durbuy, qui sera responsable?

Marc Blasband et Bernard Adam
Texte de Marc


 

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