Des pays qui, en 1914, furent nos alliés ou nos assaillants entourent la province de Luxembourg. Elle fut le terrain de maints affrontements. De nombreux villages ont subi les affres des combats, les pillages, les viols et les morts. Il y a 100 ans le cessez-le-feu (1) était signé dans un wagon dans la forêt de Compiègne, il devint effectif à 11 heures.
Des cérémonies se dérouleront dans toutes les communes pour commémorer le centenaire de la fin de cette boucherie.
Pourtant, ce dimanche 11 novembre il n’y a rien à fêter, parce qu’un massacre inutile ne sera jamais une victoire. Il y a cent ans, des millions de travailleurs ont été forcés de se battre et de mourir dans les tranchées en tirant sur leurs frères au-delà d’une frontière. Des millions de jeunes vies brisées au nom des intérêts de la grande bourgeoisie européenne. À eux notre souvenir, avec la promesse solennelle de ne pas oublier et de lutter pour que cette histoire ne se reproduise pas.
Rappelons-nous les paroles de Jean Jaurès :
« Tandis que tous les peuples et tous les gouvernements veulent la paix, malgré tous les congrès de la philanthropie internationale, la guerre peut naître toujours d’un hasard toujours possible… Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage. »
La chanson de Craonne
La révolte des soldats
L’auteur des paroles de cette chanson est toujours demeuré anonyme. Lorsqu’en 1917, elle a commencé à circuler dans les tranchées, la légende veut que les autorités militaires aient offert la démobilisation immédiate et 1 million de franc-or à qui le dénoncerait, mais en vain.
Chantée par Marc Ogeret
1 Le traité de paix qui met réellement fin à l’état de guerre est signé le 28 juin 1919, à Versailles.