« Les écosystèmes mondiaux se délitent, l’État social s’écroule, l’économie réduite à la finance s’aliène, les repères philosophiques se perdent. C’est un cri du coeur plus qu’une question, « Qu’est-ce que je peux faire, moi ?« , sur lequel s’achève immanquablement toute conférence sur les maux de l’époque. Si elle annonçait jadis l’amorce d »une réflexion pour un ordre nouveau, la question « Que faire ? » est désormais rhétorique : confirmez-moi que je n’y peux rien, car je ne me sens pas la force d’assumer l’acte de résistance que les circonstances exigent. On cherche pitoyablement un de Gaulle à l’appel de qui répondre, un Gandhi à imiter en masse – mais toujours dans son coin.
À ce stade de la déréliction politique, que faire, en effet ? Cesser de s’indigner et passer à la question suivante. Travailler sans fin à une synthèse des causes valables, s’organiser au-delà des esprits de chapelle et des replis sectaires, moquer l’idéologie, réduire à des objets de la pensée les termes que la propagande cherche à inscrire au siège de la subjectivité, transcender les modalités d’organisation hégémoniques, et s’essayer à des formes instituées qui nous ressemblent. Radicalisez-vous ! »
Prenez le temps d’écouter l’entretien réalisé par Pierre Mermet de « Là-bas si j’y suis »avec le philosophe Alain Deneault, qui montre comment « l’extrême centre » au pouvoir confisque la souveraineté du peuple au profit d’oligarques et de multinationales.
ou si vous préférez voir les vidéos (en basse résolution)
Première partie : l’extrême centre joue sur le registre des sentiments
Deuxième partie : « tout ce qui se compte ne compte pas »
Troisième partie : agir sans esprit comptable
Quatrième partie : les cinq formes de censure